samedi 20 décembre 2008

Les Chromatiques

Corps:

Revue de l'année


Et voilà. Plus qu'une, mon vieux corps las.

J'ai tranquillement fait mon idée sur l'être humain. C'est une forme mobile, sonore et récurrente.

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"Récurrente" sera donc ma dernière note, avec sa famille lexicale recomposée.

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C'est drôle, Je n'ai vu personne évoluer en 2008, ni moi, ni ceux qui m'entourent, je n'ai fait que durcir l'idée que je me faisais d'eux. J'ai développé des mécanismes de défense, et j'en suis peiné, je prévois les réactions de mes proches et j'agis en oisillon apeuré, toujours.

C'est la récurrence, la source de cette faiblesse. Je ne me vois même pas plus fort qu'avant j'ai peur et j'ai honte, je suis quelque part enlisé dans cette répétition systématique, et mes prises s'effritent au contact. La neige est menaçante, cette année, elle qui me semblait si claire et pure l'hiver dernier. Le froid, d'ailleurs, me prend aux orteils, il me crie de me cantonner, de me simplifier en une petite boule de fuite et d'y rester, avec ma vieille flamme.

Eh, oui. Ma vieille flamme.

***

J'y reviendrai, sans doute.

Bercez-moi.

Ce qui précède a été écrit au petit matin, alors que je tombais en miettes, de malheur, de douleur, en revenant d'Alma. Je me souviendrai toujours de cet homme qui, insatisfait de mon travail aux tables tournantes, m'a houspillé, humilié, puis ignoré, alors que je tentais de faire danser les gens. Ils en étaient d'ailleurs conscients, une ombre planait sur la piste, c'était le big boss qui avait pris un coup et qui en donnait sans ménagement sur ma pauvre tête.

J'avais fait alors autour de 14 heures de disco-mobile, dans la même journée.

Quel étrange travail, donc, que celui de provoquer la transe et le délire en continu. M'enfin, tout cela reste d'ordre technique. Il reste que j'en ai pris pour mon rhume et la soupape amoureuse a accusé le coup.

J'ai survolé les articles de cette année. En effet, il y a une certaine récurrence, un liant entre mes états d'âme qui colle comme la mélasse en filaments, et c'est Elle.

Je veux m'en extraire, voilà. En me retournant, je vois toutes ces traces de sirop derrière, espacés par ces moments d'envol pourtant généreusement accordés.

Quoi faire. J'ai tellement honte, tout le monde discrédite cette relation, et comme un rebelle je reste buté dans ma boue d'inacceptation. Car c'est bien vrai, si elle m'a envoyé la main, souri, au début, j'ai serré les dents, passé mon chemin, et maintenant elle est dans une marge très loin de moi, et je m'en moque, je ne veux vivre rien d'autre que sa présence dans mon coeur, alors au diable le monde entier.

Récurrence, donc.

Stagnation, insatisfaction, colère et envie devraient se lire quelque part par delà mes pupilles, au quotidien, et il est vrai que mon regard perd beaucoup en fixité quand cette question d'attachement m'effleure. Et pour bien élaguer mon âme, il m'est fréquent de ruminer la mutilation des pensées négatives, de m'y torturer, en insultant mon reflet, j'ai honte de moi, je suis un indigne, un raté, un perdu, un paria...

Mais voilà, à défaut d'avoir les couilles, j'ai l'espoir et une indisciplinée confiance. Je peux finir l'année et m'endormir en me disant que je suis un super héros, que tout est possible. Quel drôle de mixture émotionnelle, qui tantôt farde les cernes, tantôt fait jaillir le loquace, tantôt l'aspire.

***

À Québec, mal assis dans la petite chambre de grand-maman, je dois arrêter de penser à moi de cette façon. J'ai déjà souhaité le bonheur des autres pour l'an 2009, le mien saura bien naître dans leurs sillages, je suis capable, m'entendez-vous, je suis capable d'être heureux, sans aide, seulement dans le constat de l'équilibre. L'interdépendance, celle qui est née dans les murs de mon appartement tant aimé, où je me sens à ma place, boulonné dans le moment présent, cette interdépendance m'anime.

C'est une émotion étrange, issue de rien, qui ne passe pas dans les tuyères de mon ego.

Je veux participer au monde social, y mettre de l'énergie, et y en trouver, c'est une force énorme qui met en lumière mes périodes de fuite, les autres existent et c'est pour le mieux!

Oui, les autres suscitent la crainte, ma jeunesse s'est d'ailleurs tricotée dans les coins, les autres sont forts, les autres sont menaçants. C'est tellement facile de les abstraire, il me faut sortir de la dialectique du dominant-dominé, et saisir les échanges. Ce sera mon défi pour 2009, intégrer ces humains sonores et mobiles dans mon schème, car oui, la récurrence est l'échec de mes 21 ans! Mon entregent doit déboucher sur quelque chose, pas seulement un mur de connaissances qui ne savent rien du fond de mes pensées!

Je vis dans la peur! La peur qui irradie, la peur qui met ces mots, ces mots que vous lisez, ailleurs que dans ma bouche, où ils devraient être!

J'emmerde cet endroit, ce blog, il est si noir et infecté.

Les autres seront mes chromatiques.

Je vais leur en donner, moi, du bonheur.

Et ils me le rendront, ces misérables.

1 commentaire:

Fée Rivière a dit…

Patrem, omnipotentem.
Factorem coeli et terrae.
Factorem coeli,
Factorem coeli et terrae, et terrae
Visibilium omnium
Et invisibilium
Et invisibilium.