Plusieurs idées me viennent en tête ce soir.
Je ressens le besoin de m'étendre sur l'enfermement.
J'ai envie d'écrire un tete neutre, sur la résonance moléculaire, quelque chose de succint, plastique.
J'ai envie de raconter une histoire narrative, rebelle dans la trame, toute cette farce pseudo-intellectuelle mise à part.
Tiens, et pourtant non.
J'écris toujours avec un motif. Mais en me relisant, je suis fleur bleue, je suis haineux, je suis confus, et j'en passe.
J'écris avec une muse. Elle est un peu partout, elle s'assombrit, s'éclaire.
J'écris seul. Pour faire passer.
(...)
Et ensuite, je m'affuble l'étiquette. La preuve: vous voici en train de lire cet exutoire. Je vous distribue mes comprimés euphorisants, les jugeant indignes de moi.
Et la douleur persiste.
Et la zone de confort s'obstine.
Et tout revient au même.
Étrange tangente.
(...)
Dans un minuscule bateau, à peine une boîte d'allumettes, des microscopiques humains hâlent une ficelle. Ils tentent désespérément de traverser l'étendue d'eau, infinie.
Chacun de leurs visages est lisse, mais on sent une panique dans l'énervement de leurs petits corps.
Ils doivent traverser.
L'image devient plus nette.
Ils sont une cinquantaine, dans la petite boîte d'allumette qui flotte. C'est fastidieux. Mais chacun y met du sien, malgré l'absence sourde de rivage. Seule la ficelle divise l'horizon.
C'est un point de fuite.
Tous jettent un oeil rapide vers cette limite visuelle, et chaque fois les postures se redressent, les efforts reprennent. Les fourmis bipèdes espèr--
UNE MASSE GIGANTESQUE S'ABAT SUR LA SCÈNE.
(...)
C'est environ à ce moment-ci que je me réveille.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
C'est un rêve que tu fais, que tu as souvent fait. Semblable au mythe de Sisyphe, condamné à rouler éternellement un rocher sur une pente; parvenu au sommet, le rocher retombe et Sisyphe doit recommencer sans fin. Camus a écrit un texte à partir de ce mythe : la vie serait-elle absurde à ce point? Tous ces petits gestes qu'on fait quotidiennement, tout ce qu'on entreprend pour s'étourdir et oublier qu'on va mourir un jour... Mais alors, relis ton texte sur les grands barrages d'Hydro-Québec. Splendeur et gigantisme du génie humain. Et ce fameux cerveau... celui que tu as. J'aime l'histoire de la détermination de tes fourmis. Elles n'atteindront peut-être jamais la rive, mais elles iront loin. Elles apprendront à se connaître. Quel beau voyage!
Enregistrer un commentaire