La neige est bien définie, ce soir.
Des grains parfaits, ronds, occultant les espaces creux.
Il est encore trop tard. Je me retrouve encore face à moi-même, à repousser des remblais dans ma tête, alors que l'heure tique.
Ces petites introspections, quotidiennes, récurrentes, vous sont peut-être familières, des moments où le silence devient goûteux, comme une pâte mûre qu'on façonne tant bien que mal, souvent à tort.
Ce soir encore j'ai passé tout droit, et je mastique mon vide avant d'aller dormir. D'ordinaire j'y parviens entre les draps, saupoudrant au passage le sable de l'inconscient, basculant ensuite dans l'onirisme, qui enfin réveille mes papilles.
Mais le silence, hormis cette solution triviale du sommeil, ça goûte les restes.
***
Je ne m'endors pas. Toujours ce songe en tête, ferreux.
Chaque seconde en déploie une longue perspective, qui s'asymptotise dans la prochaine.
Tic.
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