Elle est partie.
Elle m'a donné ma soirée. Merci, amour. Je te revaudrai ça.
Elle est jalouse. Désespérément. Dès qu'une proposition fuse, elle vole à sa poursuite, l'aggripe, l'étrangle. Je la tuerais.
Et elle va mourir. Par ma faute.
Je vais tordre son visage en charpie, écume rouge. Sale blatte. Meurs. Meurs. Meurs.
MEURS!!!
...merde. Elle ne m'a pas donné ma soirée, finalement.
Je l'ai saisie, enfin, au cours d'un transfer émotionnel particulièrement puissant. Elle s'est faite femme devant moi, s'extrudant de ma bouche, détruisant tout sur son passage dans une tornade de violence. La tirade fut sonore, bestiale. Les victimes ne savent pas quelle passion l'alimente. Ils ne le sauront jamais, morts de rancune.
Oh certes elle est belle. Italienne, italique, étalée sur mon âme comme une duchesse sanguine aux satins pourpres. Je l'imagine de dos, moi suivant, elle guidant, risquant parfois un regard pénétrant par dessus son épaule, soulevant ses boucles sombres qui me tétanisent. Son profil est parfait. Elle marche, résolue.
Ce soir j'espérais pouvoir m'élever au-dessus de ses bassesses. Mais il ne fallut qu'un mot. Et déjà, les altitudes redeviennent des plans, le ciel se fige en une trouble théorie de la matière, je vois flou.
Je perds peu à peu mon inspiration au profit de son emprise sur moi. Je perds mes repères, mes espoirs.
Je suis rongé, temporalement lépreux. Si seulement elle pouvait mourir.
J'ai mal. Je ne veux plus la voir. Jamais. Et je ne peux pas parler d'elle.
Ses concurrentes passent trop vite. Elles tranchent le noir d'un trait aveuglant puis, hargneuse, l'autre recoud le voile d'une main experte.
Mais elle sera toujours criblée de nouvelles déchirures.
À l'usure, tu mourras. Tu es peut-être belle mais tu mourras.
***
Il fait froid, dehors.
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