vendredi 15 juin 2007

Dépendance

POOM! Ça prenait bien une case départ à tout ça: Je suis dépendant. Récemment je vis la difficile transition de la nécessité des autres, moi qui voilà peu flottais sur une bulle d'autonomie et d'égoïsme candide, souriant dans mon indépendance, explorant les facettes tintantes de la solitude contemplative. Ah! Quel belle page d'histoire!

Mais me voilà à l'aube d'un nouveau chapitre, celui de l'exigence plaintive, qui me force à être moi-même et à montrer la franchise du besoin véritable. Et les vecteurs d'une telle attitude? Purement matériel, pensez-vous. D'aiileurs j'ai une drôle d'impression de fausse sincérité quand je m'apitoie sur mon sort. Curieusement tout le monde ressent la nécessité de me ramasser à la petite cuillère dans mon émule de pitié: plus de char, plus d'argent, et en amour des montagnes russes...

Et vous savez le pire? JE M'Y COMPLAIS MALSAINEMENT. J'entre dans cette phase avec un mélange de fierté et d'espoir; tant pis pour les dettes, j'ai des montagnes d'argent qui m'attendent avec les bourses de mi-avril qui règleront tous mes problèmes. Tant pis pour la voiture, de toute façon le cadavre de la Pontiac est à Sainte-Foy entre bonnes mains, et je savoure comme un Gobstopper le moment où sa carrosserie étincelante reviendra pour déchirer le vent sous les mugissements terribles d'un moteur tout neuf. C'est comme un Pimp My Ride à distance qui m'arrive, dans le fond, who cares?

Et les jours passent, où tout le monde me tape dans le dos, m'estiment, pensent me comprendre...


Ont-ils raison? Je suis partagé entrer le trip d'orgueil de mettre ces compliments dans un tiroir à confiance, ou celui de me rendre à l'évidence, visiblement ça chie un peu. L'attitude idéale ne serait elle pas de prendre toute l'aide qui m'entoure comme les pommes d'un arbre, après tout? Pour une fois, pourrais-je prendre une attitude victime et assumer la vulnérabilité?

Hahahahaha. Jamais. Et n'allez pas vous imaginer que je suis plaintif depuis le début de cette juteuse période de dépendance. J'ai été humble. J'ai été responsable. De toute façon, si j'ai beaucoup de misère avec le principe de geste gratuit, je crois fermement en la loi du retour. Vive la fuite en avant et l'adaptation, mort aux remords et au laxisme. Je ne peux pas croire que j'ai été faible au point de remettre ça en question.

Une telle détermination n'est-elle pas un peu vaine, vu les circonstances?

Ben non.

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