jeudi 29 juillet 2010

Épilogue : Cauchemar au petit matin du 10 avril 2010

Voici ce qui s’est passé dans ma tête au matin du 10 avril 2010 entre 5h00 et 7h00

Insomnie, incapacité de dormir. Je vais plusieurs fois aux toilettes, la première pour trouver mon téléphone cellulaire et le rapatrier dans ma chambre, la deuxième pour vérifier s’il y a encore du sang dans mes selles (il y en a encore), la troisième après m’être masturbé sur de la pornographie, question de m’essuyer.

Je crois après être parvenu à trouver le sommeil.

Mon premier rêve, je crois que je m’en souviens assez bien, impliquait des aveux que je faisais sur des filles, en faisant un parcours de tyroliennes dans un canyon de jeux vidéos. On y voyait de curieuses maisons de bois flottant dans l’espace, et un décor coloré était visible au dessus des murs du canyon. J’avais la faible impression de ne pas être seul dans cette scène. Je communiquais, mais la discussion me déroutait, me mettait hors de moi. La veille, j’avais appelé mon père, un peu éméché, pour savoir s’il allait venir me visiter dans la fin de semaine.

Mais la personne à qui je parlais, c’était ma sœur, qui était dans la même ville que moi cette nuit là pour visiter un ami de cœur.

Or c’est à elle que je parlais, et j’ai l’impression que je lui parlais de choses bien terribles, sur mes ex-copines, sur la vie, sur l’amour. Des choses troublantes, à tout le moins.

Ensuite j’ai rêvé, dans une transition étrange (un panneau publicitaire animé est apparu dans le canyon) à deux filles faisant l’amour à un ours gigantesque. On voyait l’énorme phallus de l’ours pénétrer les jeunes filles, et je craignais pour leur mort : l’ours était partagé entre l’acte sexuel et une folie meurtrière. Cependant j’étais moi-même survolté par le spectacle, dans l’ivresse d’un fantasme. L’ours a fini par éjaculer à gros bouillons, les deux jeunes filles se plaisaient dans les mares de spermes qui s’étendaient à n’en plus finir sur leur corps, dans leurs orifices, un sperme épais et blanc pur. Le tout dans un niveau de détail surprenant. L’ours s’est éjaculé dans la bouche, sur sa grosse langue, et les deux jeunes filles l’ont embrassé dessus. L’ours ressemblait de plus en plus à un monstre hideux et trisomique.

J’ai continué à rêver à quelques scènes où l’ours pénétrait des superbes femmes qui avaient elles-mêmes un immense pénis dressé. On ne voyait pas clairement l’ours, mais je savais que c’était lui. En fait je crois que c’était toujours la même femme, blonde, avec ce pénis énorme qui semblait collé à la place de son vagin. Au cours de ces scènes, j’ai moi-même éjaculé à deux reprises dans mon sommeil, imaginant entre autres des vagins glabres remplis de sperme.

Ensuite c’est moins clair, mais plutôt horrible.

J’ai ouvert les yeux. J’avais un sentiment terrible. Par la porte de mon garde-robe, un objet volette hors de mon champ de vision. Je cligne des yeux, la même chose se répète. Dans le lit, ma sœur était avec moi. Elle m’explique qu’elle est partie de chez son copain pour venir coucher à mon appartement. Elle est énormément maquillée, habillée d’une robe bleue très détaillée, et elle est dans les couvertures. Elle me dit qu’elle ma plusieurs fois serré la main pendant que je dormais, mais en se tenant le plus loin possible de moi.

Je commence à penser que j’ai peut-être fait des choses regrettables, je commence à avoir peur. Je me lève, mais l’exercice est difficile. Je ne distingue pas toujours les contours et les meubles, mais tout semble en place, sinon que mon ordinateur est maintenant directement à droite de mon lit. Je marche vers la porte de sortie, il y a plusieurs objets coupants sur le plancher.

Un long corridor apparaît derrière la porte, montrant une succession de vielles portes délabrées. On reconnaît vaguement la maison de ma grand-mère Hélène, lorsqu’on sort de la chambre du fond. Il y a un texte écrit sur le mur opposé : JE VOUS TUERAI (pas certain : je crois que c’était plutôt en deux mots, et que ce n’était pas cette formulation; mais pas moyen de m’en rappeler). Je m’entends le répéter avec un ton un peu caustique (dans le sens ‘qui aurait bien pu écrire ça? sachant pertinemment que c’est moi’) Émilie me dit que Papa n’a pas aimé ma nuit, elle m’indique un dessin placardé sur ma porte : on y voit une caricature laide mais travaillée de moi au plomb, avec un cercle au feutre sur mon cou. On peut lire ‘COUPEZ ICI!!’ avec une flèche dessinée rageusement vers mon cou.

Je referme la porte.

Je constate qu’Émilie tient dans sa main libre (celle qui ne tenait pas la mienne quand je dormais) un carton bleu où l'on peut lire : je t’aime mon frère François. Elle est étonnamment calme, elle me dit qu’elle va peut-être m’inviter à un de ses soupers de filles pour parler de mon cas. J’ai peur d’avoir fait l’amour avec elle en dormant.

Je commence à m’inquiéter de mon ordinateur. Où est-il? Je le trouve dans mon lit. Je crois qu’il est à l’origine d’un bourdonnement qui s’accentue de plus en plus. Mais non.

Je prends mon cellulaire. Cette fois-ci, je découvre que c’est lui qui émet le bourdonnement, sourd et continu. Je le mets en marche, mais il fonctionne bizarrement. L’ordinateur aussi fonctionnait bizarrement, quand j’y pense, mais cette crainte est plutôt abstraite, elle entre dans toute la panoplie d’éléments étranges dans la chambre. Je constate que l’objet qui voletait hors de mon garde robe est en fait une de ses pentures prolongée d’une espèce de vilebrequin, pourtant bien en place.

J’ouvre le compartiment de batterie de mon cellulaire. Une puce de silicium a disparu, laissant paraître un trou profond qui montre les circuits imprimés. Autour du trou, quatre traces brunâtres, brûlées. Je porte le téléphone à mon oreille, je réalise peu à peu que c’est à l’intérieur de la batterie que ça bourdonne. J’enlève la batterie, j’appuie dessus, le son grésille mais ne disparaît pas. J’appuie encore, puis frustré, je lance la batterie sur le sol de toutes mes forces. Elle éclate, projetant du lithium et je ne sais quels composants chimiques aux alentours. Je dis à ma sœur que ces substances sont sans doute responsables de mon comportement. Je ramasse les éclats avec mes mains.

Peu après, j’ouvre les yeux. Je suis dans ma chambre, tout seul. Je prends mon ordinateur et j’écris vite ces lignes, après avoir chuchoté ‘mais qu’est-ce qui s’est passé’. J’ai froid, j’ai peur d’être tombé malade. Quelque chose m’échappe dans ce cauchemar. J’ai oublié de le noter, mais il y avait quelque chose de plus inquiétant, une présence, peut-être, ou plutôt une paranoïa exacerbée, panique.

Étrange.

jeudi 26 mars 2009

Sans Titre 3


Sans Titre 2

Aaargh! Je n'en peux plus! Où est l'autre? Où est l'autre? Où est-il!? C'est invivable, ici, tout seul! J'en veux, j'en veux incroyablement au monde entier, de me laisser sans voix, sans écoute, ici! À ne pouvoir me comprimer, me condenser, me tenir! J'échappe ma structure et mes sens!! Tout coule, coule coule coule coule coule coule des hectolitres noirs coule coule coule coule coule coule coule coule coule je ne ressens que des fuites je suis cousu à l'envers coule coule coule coule et je cale avec tout ce plomb...sans transitions coule coule coule coule coule coule coule coule puisqu'il le faut, ainsi soit-il! J'ai extrêmement peur, je ne veux pas d'aide! Cherchez mieux! HAHAHAHAAH c'est tout ce qui compte, je saigne des rivières déjantées, elles se rejoignent de temps à autres, mimimimimi, laissant au passage des pitons secs. Ça me gratte, derrière la tête, dans mon nez, dans ma bouche, dans mes yeux, ça me gratte dans le repli des os, derrière mes paupières, sur un point chaud. Bishbish, les lumens courent de mur en mur, ma respiration est mouillée, et coule coule coule coule coule coule stigmates persévérants bishbishbish jamais je n'aurais du commencer à sourire HAHAHAHAHAHAHA quelle erreur quelle erreur et tout coule coule coule coule coule coule coule coule à quand le retour de la structure, moi qui suis si seul et pluvieux. Bishbishbishbish quelques ombres et des intermittences.

La diode électroluminescente fonctionne sous de très faibles ampérages. On peut l'alimenter avec de simples acides, en fait, on peut simplement insérer un clou d'acier et un sou noir dans une pomme, pour ensuite relier la diode aux deux appendices métalliques du fruit, elle fonctionnera pendant quelques jours.

Magnanimes, ils sont magnanimes ces bons amis! Merci, mais je n'en demandais pas tant...qu'une simple fessée, où des injures, un poing au visage, voilà tout ce que je demande, oui, une occasion de faire sortir la colère au compte goutte, vous vous en plaindrez! Croyez-le! Coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule coule hermaphrodites incessants coule coule coule coule coule une théorie des jouets coule coule coule coule coule coule coule et des saccades rythmées coule coule coule coule coule coule ne craignez pas mes instruments.

TOUT S'ASSÈCHE!!!


dimanche 22 mars 2009

Sans Titre 1

...et alors? Et alors! Qu'ils bougent, donc, ces idiots, ces simples! Qu'ils le fassent, qu'ils me soient étrangers, encore! Encore! Allez-y et soyez heureux, dans l'ensemble c'est une belle palette de coloris qui se prépare, et en avant la musique! Il seront joyeux, danseront, souriront, se prendront tendrement par les épaules, c'est tellement facile, au fond. On s'y colle bien, tout devient une pièce chaude.

Massez vous, massez-vous, c'est si bon de se masser. Méditez bien votre état, quelque chose me dit qu'il n'est pas aussi clinquant que leur facade. La jalousie, une discipine payante. Au lieu de reformuler les strophes de sa propre auto-actualisation, on cherche à défaire celles des autres, et je m'y permets! Ils ne sont RIEN! Ils ne connaissent RIEN!

Tous sont ignorants! Cinq semaine de thérapie, et rien n'a changé. C'est presque gênant. Je suis l'élu, j'ai cette certitude assourdissante. Deux schèmes détonnent particulièrement, aucune préférence pour les sexes :

- L'anémiste sénestre-céphalien

Ce sont souvent moins faciles à endurer. Leur capacité d'analyse et de langage étant à tout le moins embryonnaire, ils se contentent d'une sortie sonore expansive. Ce sont par contre des pratiquants de l'émotion et de l'abstraction, qui ont par définition une valeur désincarnée, issue de leur vacuité propre. On y retrouve nombre d'artistes faibles, à la démarche risible, mais aussi dans l'essentiel des tenants de la pratique, de la réthorique, de la technique. Or donc, ils tiennent toujours le même discours, savent très bien parler d'eux-mêmes, et ce jusqu'à leur éventuelle vaporisation dans le trou noir du désintérêt. En vieillissant, ils développeront des angoisses, des rides sous le menton et des joues flasques.

- L'anémiste dextre-céphalien

Ceux-ci, à défaut de manquer de capacité d'analyse, dénotent par leurs très faibles certitudes. Ils sont entièrement cousus à l'envers, tout appendice d'accueil ou d'émission étant incarné par nature, ils ne sont que des ballons inutiles flottant dans l'ergonomie ambiante. Je définis ici les personnalités rompues à un champ d'étude distinct, les professionnels, les grégaires, les terre-à-terre, les sans-illusions, les tenants du fondamental, du démontré et de la magistrature. Ils ne remettent rien en question, laissant à d'autre le soin de faire les pas en avant, et savent parfaitement se montrer hautains, dédaigneux ou tout simplement sourds à leur environnement. Ce sont des réducteurs détestables, dont la compagnie n'est à souhaiter à personne.

- L'anémiste pur

Cette catégorie regroupant tous les autres humains, on saura y retrouver quantité de primates indésirables unis sous la bannière d'une cervelle absente. Les hagards, les fixes, les enfoncés, les larmoyants entrent ici d'emblée. Les impolis, les odorants et les naufrages académiques me semblent également de très bons candidats à l'anémie pure, bien que je me passerai de description pour les décrire, tant je les ai en horreur.

Or voilà, je déteste tout le monde. J'ai l'impression d'être seul au sommet, avec des vertiges. À trop vouloir me faire accompagner, j'entretiens une colère horrible pour ces grabataires de la pomme, je deviens progressivement un mauvais dieu, bien au-dessus de leurs pauvres têtes, à cracher des orages.

...eh! Je suis tout seul ici, maintenant? Où est passé l'autre?

dimanche 1 février 2009

Cicatrices

Les articles sur ce blog sont terminés.

lundi 26 janvier 2009

La Haine

Je suis fasciné par les autres. Je suis complètement obnubilé par le comportement de mes semblables, leur capacités décisionnelles, à prendre position, à manifester de l'animosité et de la résistance. Je suis, en tant qu'entité comparable, sous-jacent à ces états de conscience, je suis victime de bousculade, chaque jour, sur le plan des idées.

Je suis capable d'écouter.

Je peux passer des heures à regarder parler quequ'un, à le relancer, à reformuler, à cibler son argumentation et l'amener à développer. Je suis parfaitement déterminé à me faire convaincre, tout à fait en mesure de suivre un mouvement et socialement très adaptable. Je suis ouvert, chaque jour, aux principes incisifs, aux émotions nommées à haute voix, aux critiques  et aux hauts-cris. Je suis sensible aux flèches qui pointent en ma direction, je les absorbe, comme un corps souple, elles entrent en moi laissant des rectangles en relief, et ce qui reste, des piques partout. J'ai acquis, à ce jour, la subordination parfaite, une étincelle dans ma lassitude, qui les convainc de me parler, encore  et sans cesse. Je suis pour eux une occasion de confort, d'amour.

Ils aiment tant parler. Se faire valoir. Gagner le jeu de la comparaison.

Ils vivront ce sentiment une fois. Puis ils en voudront plus, alors ils frapperont plus fort. Le baromètre gonfle chaque jour. C'est deux là n'ont aucune pitié. Le premier est fasciné par ce qu'il projette, l'autre est fasciné par ce qu'il est. Il ne comprennent pas que moi, c'est l'autre qui me fascine, que je suis heureux de ma propre abstraction. Alors ils frappent. Ils griffent, lacèrent, empoignent. Ils me jettent dans les coins. Ils m'en veulent. Ils me cognent au visage, à la nuque, sur les tempes. Ils m'enfoncent leurs poings dans le ventre, à m'en couper le souffle, je me mords les lèvres et avale mes larmes. Ils font tous ces gestes dans la plus parfaite indifférence.

Voilà, voilà ce qu'on récolte quand on décide de prêter l'oreille. Ils ont oublié comment recevoir, alors ils donnent sans ménagement. En leur avouant que je voulais apprendre à communiquer, je voulais qu'eux, ils se positionnent sur la question. Mais ils n'écoutent rien. Ils éludent cet impératif, qui évolue, requérant émotivité et modestie.

Je n'argumenterai jamais! Je ne m'opposerai pas à des sophismes et à des raisonnements cycliques infondés! Ils me font honte! Et ce refus de douter d'eux-mêmes, eux que j'aime tant, de tout mon coeur, je ne peux m'empêcher de le voir poindre dans chaque être humain, dans tous les visages inconnus! Ce constat fendille mes molaires, car si nos proches se refusent à reconnaître l'interdépendance, où sont mes repères! Personne n'est donc en mesure de se remettre en question? Ils sont en hypnose, au son de leurs propres mots!

"Je suis seul à régner" ne serait pas le penchant optimiste. Une conjonction s'impose.

Or, je suis seul et je règne.

Si comme fer de lance, j'ai cette énergie de révolte, qu'elle me serve à moi et à moi seul, et qu'ils périssent en broche sur mon fil, dans la rumeur électrique de mon esprit! Ils rôtiront entre les mailles de ma toile de résistors, j'ai tous les droits de les voir inférieurs, car jamais ils ne pourront aplanir le tumulte!

Non, car ils vivent en marge du silence!

Qu'ils ouvrent un livre, bon sang! Qu'ils s'enferment, qu'ils passent des heures sans solidarité et sans magnétisme! Qu'ils souffrent! Qu'ils souffrent d'espérer un autre humain, sa venue et sa chaleur, qu'ils s'isolent et qu'ils maigrissent!

Qu'ils s'extrayent, qu'ils peinent et qu'ils pleurent! Voilà, ce que l'observateur ressent! Qu'ils comprennent en quoi il est si difficile de s'exprimer, d'aller vers l'autre, de se manifester. 

Oui, qu'ils ouvrent un livre. C'est une terminaison libre, un livre. Une façon d'écouter, un média qui ne fait que recevoir, nos yeux, mais aussi cette capacité activable d'attention, de focalisation, de fixité. Un média lent.

Les autre médias, ceux qui les animent, me sont dépassés. La télévison et la radio sont des émetteurs appartenant au passé. Ils nous demandent une attention inscrite dans le temps, enchâssée dans une pratique et une technique qui alourdissent leur message. Bien qu'ils puissent maintenant se targuer du contraire, leur définition sera toujours d'une granularité dégradante, et ce pour l'un comme l'autre. Ils forment des techniciens de l'écoute, ils bornent l'humain à une réception lâche! Jamais, jamais leur message ne dépassera l'anectodique! Jamais! Le chemin jusqu'au cerveau est tortueux et mauvais, et les pauvres informations convoyées dans cette farce sociale que sont les médias meurent quelque part tantôt le long de mon nerf optique, tantôt dans mon conduit auditif. La parole des médias n'a aucune valeur et il en est de même pour tous les humains qui s'y consacrent! Qu'ils souffrent! Tous, qu'ils se tordent et qu'ils brûlent!

Dans la société, je suis seul, et je règne.

Deux phrases non complémentaires. En elle-même, la conjonction est un principe variable.

Wash Up(3)

Je vais faire relier l'année 2008.

Le livre de 2007 était noir, celui de 2008 sera blanc. Une année passée à contenir la rage, à se contenter de la tordre en silence pour en faire de l'insatisfaction.

2009 sera l'année de la haine.

Get ready.