Voilà comment les choses se sont passées:
Ayant suivi les répétitions de la pièce de théâtre, je connais le texte des personnages, du moins je suis à l'aise pour l'interprétation.
Quelques temps avant la représentation devant public, je me fais larguer par une des comédiennes qui justifiait, entendons nous, l'intérêt que j'accordais à cette production plus ou moins estudiantine.
J'agis comme technicien au soir de première. Le malaise est palpable.
4 mois s'écoulent où je me sens trahi, puis humilié, puis atrocement seul.
Le 12 juin, motivés par un certain esprit d'amitié qui me paraît tout de suite galvaudé et prétentieux, la troupe de théâtre remet ça. Ils présenteront pour deux autres soirs, en supplémentaire, cette pièce qui éveille d'emblée beaucoup de sentiments mêlés en moi.
Face à la musique, je prends une attitude butée, tournant en dérision leur projet, leur souhaitant une salle vide. Après tout, pour moi, cette production a une odeur atroce de queue de poisson (cette expression prise dans son sens littéral, en mettant en évidence les parties concernées, n'a décidément rien de bien ragoûtant)
Ainsi donc je cultive ma répulsion pour Champagne(bis), mais une petite voix dans ma tête, aigre-douce, chuchote une possibilité illusoire à laquelle je suis naturellement vulnérable.
"Et si le type qui incarne le copain du personnage de ton ex dans la pièce ne pouvait se présenter, tu serais le remplaçant à coup sûr! Et tu sais ce que ça implique..."
Naturellement. Une scène de baiser, une vraie, baignée par les rimlights et dans la montée du climax. L'ampleur de l'ironie d'un tel scénario irriguait ma poitrine de sang chaud et réconfortant, et c'était l'une de ces options désespérées, fugaces, qui s'accordaient tant bien à la température douce du printemps.
Eh bien, tout à l'heure, on m'annonce que précisément, le comédien qui doit donner le baiser ne se présentera pas à la représentation.
J'entends même mon nom dans les solutions de rechange.
Oh, ils ne me prendront pas. il y a une limite à ce que les opportunités permettent, et surtout la providence. Ils ont préféré changer le texte d'un bout à l'autre, ou peu importe.
N'était-ce pas elle qui clamait qu'elle "aimait tant" son copain actuel, bien inscrit en hypertexte dans ma liste de contacts?
N'empêche, il y eut débat, forcément, elle a envisagé l'option, l'a rejetée, probablement avec crainte et dégoût.
Hello. J'existe encore.
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2 commentaires:
C'est un scénario pathétique. Vraiment. Celui du coeur fracassé qui tente de voler encore. Celui du chat écrasée mais qui voudrait mordre à la vie.
T'es où François?? Un mois sans écrire, on pourrait penser que t'as foutu le camp de cette existence vue la teneur en hyper-émotivité de ton blog. Une chance que je t'ai croisé au Grand Week End à Victo!
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